Vendredi 14 avril
Aña me rejoint à la maison à la sortie du boulot. Nous refaisons notre unique valise pour deux : quelques T-Shirts, deux pulls, un short, deux leggings, quelques culottes,… sans oublier le maillot de bain. Et c’est parti pour les vacances !
Bien sûr nous commençons par rater le bus. Moi qui ne l’ai encore jamais pris en deux ans et demi à Pau, préférant me déplacer en vélo, voilà qu’il me passe sous le nez. Si une connerie était à faire durant ce voyage, la voilà faite. Espérons que toute aille bien ensuite. Un petit trajet en stop et nous montons finalement dans le train, direction Bordeaux pour une courte nuit.
Nous sommes je crois toutes deux fatiguées et avons hâte que les vacances commencent vraiment. Que le périple train, petite nuit, réveil à 5h et vol avec escale soit passé. Que la météo redevienne clémente. Du soleil, du repos et des belles choses à voir. Voilà ce que nous attendons ! Il est 19h, Aña passe des appels pour le boulot entre deux voitures de TGV pendant que j’essaie difficilement de me plonger dans un nouveau livre. La concentration me manque, le bruit et la fatigue ne m’aident pas. Je n’aime pas ces moments, quand je peine à me plonger dans un nouveau roman. Lorsque cela prend trop de temps, j’ai l’impression de forcer la chose et bien sûr ce n’est pas agréable. Attaquer une nouvelle lecture nécessite je trouve une certaine disponibilité mentale. Il faut se familiariser avec ce nouvel univers, avec les personnages, faire travailler son imagination pour dessiner dans sa tête les premières images que cela nous inspire. Il faut avoir de la place dans son esprit pour accueillir tout cela. Et ce n’est pas toujours facile. Du moins ça ne l’est pas pour moi ce soir. Je crois que là tout de suite, il me tarde simplement de dormir. Alors je referme mon livre et j’attends. Deux heures de train, ce n’est pas si long…
Samedi 15 avril
Réveil à 5h40. Les yeux sont gonflés mais le moral est bon, nous partons en vacances !
Après une petite escale à Milan et donc deux vols d’environ 1h30 chacun, nous atterrissons à Cagliari. La piste est orientée vers la mer, l’avion effectue un quasi demi tour pour pouvoir y accéder. Regarder par le hublot donne l’impression d’atterrir sur l’eau. Cela me rappelle la piste d’atterrissage de Funchal sur l’île de Madère, construite sur pylônes au dessus de l’océan et un peu trop courte à mon goût !
Cagliari est une ville très mignonne mais relativement vide en après midi. Nous nous demandons où sont les sardes. La métropole contient presque 500 000 habitants et nous ne les voyons pas. En prenant notre premier spritz vers 17h (quand on est debout depuis 5h40, l’heure de l’apéro, ça reste relatif…), nous discutons avec l’un d’eux. Attablé à coté de nous, celui-ci commande un café « longo » – comprenez un expresso normal pour nous autres français. Il nous indique sortir de repas. Nous comprenons donc que les sardes prennent le temps. 17h, sortie de repas et heure de sieste, les rues sont désertes. Ce n’est qu’en finissant notre visite de la ville que nous les rencontrons enfin, après 19h, lorsque nous nous réfugions dans un bar le temps d’une averse. Et même là, tout le monde nous semble très tranquille. Tous les âges se confondent dans un esprit assez amical. Et c’est bien, cette ambiance paisible. C’est reposant ! Personne ne cri ni ne parle trop vite. Je m’attendais à des klaxons, des mamans hurlant depuis les balcons et des gamins jouant dans les rues mais nous ne voyons rien de tout cela. Ils ne sont finalement pas si italiens que ça les sardes. La vie insulaire, en général, ça change tout !
A retenir :
- La vue sur la ville et la mer depuis le Bastion Saint Remy, couvrez vous bien s’il y a du vent !
- Le bar Foghorn’s : Déco très atypique, cacahuètes littéralement jetées sur votre table à votre arrivée, grande carte de bières sardes et musique italienne !
- La pizzeria Nunsen où nous mangeons de succulentes part de pizza accompagnées de bière locale, le tout pour 14€ (le prix de la pizza se fait au poids).
Dimanche 16 avril
Le réveil a été difficile. Le voyage et le vent froid de la veille nous ont bien fatigué et raidi la nuque. Autant l’une que l’autre nous avons mal partout ! La journée commence par une séance d’étirements. On se dit que le corps relâche en ce début de vacances et qu’il nous faudra encore une ou deux bonnes nuits pour être reposées.
Après une petite balade en ville et deux courses, nous prenons la route vers l’ouest direction Iglesias. Les façades et petites rues du village sont mignonnes et le marché / foire / fête locale sur la place nous fait bien rire. Il est 14h, le DJ est à fond devant 5 danseurs visiblement bien amochés pendant que des familles mangent brochettes de viandes et sandwichs sans pouvoir se parler à raison du volume sonore. Je voudrais pas dire, mais à ce rythme, ça va être long l’après-midi… Une ambiance vraiment étrange qui ne nous pousse malheureusement pas à approfondir nos recherches sur le stand de charcuteries et fromages locaux. Aña effectue une petite danse au milieu de ces énergumènes et nous reprenons la route.
Nous continuons vers Nebida et traversons une ancienne région minière. Les infrastructures et maisons laissées à l’abandon au milieu de cette terre rouge donne l’impression d’être en plein décors de film. Nous n’aurions pas été surprises de voir débarquer un shérif à cheval ! Ces espaces désertés, témoignages du passé minier de l’île, nous interpellent ; nous qui venons de régions agricoles et n’avons jamais connu ce type d’activité. Sur la côte, le belvédère de Nebida surplombe une imposante laverie donnant sur la mer. Nous continuons plus au Nord entre route et chemins. Les points de vue sur la mer sont impressionnants et le relief de la région Iglesiente impose une végétation assez basse mais très colorée en cette période de l’année. Les fleurs sauvages poussent de partout. Nous sommes relativement bien dépaysées ! La piste empruntée nous amène au niveau de Porto Flavia, nouveau témoignage impressionnant de l’activité minière. Un tunnel de 600m creusé dans la roche qui aboutit directement sur la mer. Il permettait à l’époque l’embarcation directe des minéraux sur bateaux. L’heure tardive et la route restant à faire jusqu’à Oristano nous dissuadent d’effectuer la visite. Nous reprenons le volant, rejoignons notre AirBnb et décidons de nous payer un resto.
A retenir :
- Les points de vue sur le chemin entre le Belvédère de Nebida et Porto Flavia.
- Les saedas : pâtisseries sardes traditionnels composées d’une coquille de pâte feuilletée frite renfermant une garniture de fromage pecorino et recouverte de miel.
Lundi 17 avril
Encore une fois, le dos est bien raide au réveil et les yeux gonflés de sommeil. Je dors mal en partie à cause de mon ventre qui supporte mal le régime pâtes et pizza. Mon corps est courbaturé et nécessite une belle séance de yoga que nous nous accordons chacune notre tour. Pendant qu’Aña fait un peu de sport, je file au Spar acheter essentiellement fruits et légumes pour les prochains repas. Bien sûr, aucun pain ne m’inspire, petite française trop bien habituée que je suis…
Nous décollons à 11 heures passées direction le Capo San Marco. Ce petit bout de terre contient le site archéologique de Tharros (payant) mais il est possible d’effectuer gratuitement une belle balade à côté. Nous repérons très rapidement une crique à l’eau turquoise à l’abri du vent et décidons de nous y arrêter pour nous baigner, manger et faire une sieste au soleil ! En ce troisième jour les températures permettent enfin de sortir le short et la crème solaire, les vacances ont enfin commencé !
Vers 15h nous filons voir la plage Is Arutas ou le sable ressemble à des petits grains de riz. Exposée plein ouest, le vent nous oblige à remettre une veste. Nous admirons ce sable blanc tout autant que le troupeau de moutons qui passe juste devant nous. Ici aussi les pâturages sont assez bas en raison du vent mais extrêmement fleuris. Les sentiers empruntés parcourent des prairies de fleurs sauvages, essentiellement jaunes et violettes. Au milieu de toutes ces fleurs, des moutons et des embruns marins, nous nous sentons extrêmement bien.
Notre chemin nous amène ensuite à Bosa, petite ville aux façades très colorées que nous découvrons au détour d’un virage. En ce troisième jour de vacances, je décide qu’il est grand temps de manger une glace ! Nous nous baladons dans ces petites rues très tranquilles avant de continuer vers Alghero. La route côtière que nous empruntons surplombe les falaises et les points de vue sont à couper le souffle !
Alghero est une ville plus touristique, nous y trouvons donc naturellement un peu plus de monde – bien que cela reste calme en cette période. Les rues du centre ville sont pavées et remplies de petits magasins et restaurants et la cité est entourée de fortifications anciennes. Nous nous y installons pour admirer le coucher de soleil avant de filer manger pâtes et pizza au restaurant Lu Furat.
A retenir :
- La baignade dans la petite crique du Capo San Marco
- La découverte de Bosa aussi mignonne depuis la route que dans ses rues.
- Le coucher de soleil sur les remparts d’Alghero. (Petit conseil : pas de vente à emporter dans les bars, passez dans une supérette acheter de quoi faire un petit apéro).
Mardi 18 avril
L’heure du check out, cette fois-ci fixée à 10h, nous force à sortir du lit plus tôt. Mais nous nous sentons enfin un peu plus reposées. Après de rapide achats de fruits et légumes au primeur du coin, un petit déjeuner en ville et la rédaction de quelques cartes postales, nous rejoignons le Parc naturel Porto Conte. Quelques rapides arrêts photos et nous continuons la route plus au nord. En dehors des zones côtières, la région regorge de prairies verdoyantes et de troupeaux de moutons. Les villages traversés sont quasiment toujours déserts et nous nous retrouvons finalement confrontées à la problématique des courses. Entre 13h et 17h, aucun magasin n’est ouvert et les quelques papis assis sur des bancs ou attablés à l’ombre en terrasse de café nous regardent passer sans bouger. La Sardaigne nous surprend pour cela, nous qui avons l’habitude de trouver un supermarché ouvert à toute heure de la journée… Ici les après-midis sont très calmes et tout est fermé. Y’a pas à dire, c’est rural et rustique comme zone !
Le pique nique enfin trouvé, nous arrivons à la Spiaggia La Pelosa, une superbe plage de sable blanc à l’eau turquoise. La clarté de l’eau me rappelle certains lagons polynésiens et les petites méduses roses une certaine baignade piquante à Mayotte. Je décide de ne pas m’y risquer ! Nous profitons un long moment de la vue et du soleil. Je me questionne sur cette tour en pierre que nous apercevons en face. Depuis le début de notre périple, nous en avons vu partout. Mon ami google m’informe qu’il s’agit de nuraghes, édifices apparus en Sardaigne vers 1660 av. J.C. pouvant servir de lieux de culte ou de tours de guet.
En direction de Castelsardo, qui sera notre arrêt pour la nuit, la route côtière est bordée de pins. Des pins assez bas mais qui nous rappellent tout de même les routes de la côte landaise. Castelsardo est un petit village perché sur le flan de la montagne. Nous récupérons les clés du logement et apprécions la douche chaude avant de descendre au port. Les lueurs du soir sur les façades annoncent un beau coucher de soleil. Notre pique nique dans le sac, nous décidons rapidement de remonter plus haut pour apprécier la vue. Le spot est difficile à trouver, il y a peu d’endroits offrant une vue dégagée et un petit coin pour s’assoir. Mais cela en valait la peine, le spectacle est magnifique !
A retenir :
- La Spaggia la Pelosa, même si nous devinons que l’affluence doit être très importante en plein été.
- Castelsardo et la nuit en Airbnb chez Simona : Une hôte très gentille et bienveillante avec qui nous conversons en 4 langues ! (italien, français, espagnol et anglais). Une terrasse avec vue sur le village et la mer que nous apprécions le temps du petit déjeuner !
Mercredi 19 avril
Nous profitons longuement de la terrasse ensoleillée de Simona avant de reprendre la route jusqu’à Palau. De là, nous embarquons sur un ferry en direction de l’Île La Maddalena. Le trajet nous coûte 28,80€ aller retour pour une voiture et deux personnes. L’Archipel de La Maddalena est composé de 7 îles. Il regorge d’activités et de lieux à visiter (route panoramique en vélos ou scooters électriques, sortie bateau, plongée, snorkeling, kayak, paddle, randonnées,…). Le visiter en plusieurs jours reste l’idéal mais nous décidons de nous contenter de ce que nous avons et de profiter de cette journée !
A peine débarquées, nous filons sur l’île Caprera qui semble plus sauvage. Les routes défoncées par les racines des pins qui poussent en bordure nous forcent à ralentir notre allure. Nous prenons donc le temps d’admirer les paysage et arriverons tant bien que mal au bout d’une petite route. La voiture garée et le pique nique embarqué, nous continuons à pied en direction de la Spiaggia di Cala Coticcio. Les arrêts photos étant très nombreux, je pense que nous mettons une heure à faire une randonnée qui doit normalement durer 40min… Les paysages faits de roches volcaniques et de petites criques sont impressionnants. Le granite rouge donne à l’arrivée une petite plage de sable blanc et rose remplie de micro coquillages. Baignade, pique-nique, bronzage : je tombe amoureuse de l’endroit !
De retour à La Maddalena, nous nous accordons une glace et une balade dans le village avant le retour à Palau.
A retenir :
- La Spiaggia di Cala Coticcio aura été la seule visitée sur l’archipel mais nous repartons très heureuses d’avoir fait ce choix !
Jeudi 20 avril
Ayant repéré une boucherie / épicerie fine à Palau la veille au soir, nous nous y effectuons quelques achats avant de reprendre la route en direction d’Olbia. Pour notre dernière journée en Sardaigne, nous décidons de profiter d’une dernière plage. Nous pique-niquons à la Spiaggia Bados avant de rejoindre la ville en milieu d’après-midi.
Olbia est une petite ville, l’atmosphère y est tranquille et paisible. On se croirait dans un village. Nous la visitons rapidement et y achetons quelques souvenirs à ramener. Une dernière glace, un dernier spritz, un plat de pâtes est au lit, le réveil sonne tôt le lendemain matin !





A retenir :
- Le Bar / Boutique Disigios, avec sa jolie terrasse lovée au fond d’une impasse et ses produits locaux.
- Le Restaurant BeFree : un restaurant sans gluten en Italie, c’est quand même une idée de génie !

Les vacances terminées, je rentre en France reposée et un peu bronzée. Mon livre quant à lui est quasi intact. Je n’aurais pas réussi à m’y plonger plus sérieusement. Et ce n’est pas grave. Quelqu’un m’a dit un jour qu’il n’était pas indispensable de finir chaque livre. Que nous prenions dans chaque lecture ce dont nous avions besoin et surtout, ce que nous étions capable d’emmagasiner à l’instant T. Et cela suffit. Le reste sera pour plus tard ou ne sera peut être pas. Arrivée chez moi, je replace cet ouvrage sur l’étagère et en attrape un autre qui aura surement plus de chance. Car si je l’attaque maintenant, de retour de vacances, il est certain que mon esprit sera plus apte à l’accueillir.